(l’expression St Pierre aux Liens se rapporte au récit de l’emprisonnement de Pierre à Jérusalem par le roi Hérode Agrippa)
Cette église se trouvait à l’intérieur du cimetière etparait dater du XIè siècle. En effet, le 9/01/1089, une Charte cite l’église de Solio : « donation par Gaubert Arnaud, fils de Raymond Arnaud, prince de Verdun, à Dieu, à son apôtre Pierre et au monastère de ce nom du quart des domaines qu’il possédait à Ochamsvilla et d’une portion de l’église de Solio. En retour de ce don, l’abbé Bertrand et ses religieux lui remirent 90 sols de monnaie publique et une belle mule ». Il est fait ici référence au nom de l’abbaye du Mas Grenier, Sanctus Petrus de Curte à laquelle appartenait Solio. Cette abbaye fut fondée en 843 (ordre de St Benoît). Suite aux destructions faites par les Normands et autres peuplades, ce monastère est rétabli en 940 par la vicomtesse Amélie de Toulouse.
Sur la carte de la Baronnie de Blagnac de 1320, nous pouvons voir une église à Solio et une chapelle à Cluzello (le quartier des Tricheries actuel) détruite malheureusement avant la Révolution.
A partir du XVIè siècle, St Pierre aux Liens devient l’annexe de St Julien l’Hospitalier de Beauzelle. Le prêtre qui habitait Beauzelle officiait également à Seilh.
Un acte notarié du 1er juillet 1506 fait référence à l’achat d’une cloche par Jean Brun, recteur de Beauzelle et de Seilh, au célèbre maitre-fondeur toulousain, Jean Drivot et atteste donc de l’existence d’une église à Seilh.
Le 20 février 1543 « Jacques Durand, recteur de Beauzelle et de Seilh, afferme à noble Jean de Boysson, seigneur de Beauteville, tous les fruits décimaux de St Pierre aux Liens de Seilh, annexe de St Julien l’Hospitalier de Beauzelle. »
Sur la carte Cassini (18è siècle) nous pouvons lire Seilh Succ Hospitalier (succursale St Julien L’Hospitalier). Ce saint, patron des hôteliers, accueillait les pauvres dans un petit hospital (du latin hospitalis : qui concerne l’hospitalité). D’où très certainement l’origine du nom du quartier Espitalis.
Tout au long des siècles suivants, les délibérations consulaires et municipales nous montrent les difficultés financières rencontrées par la commune pour maintenir cet édifice en bon état. Toutefois, en 1850, une réunion du conseil municipal fait débat sur le projet d’une restauration de l’église et de la création d’une chapelle et d’une sacristie. Mais il en sera autrement et, laissée à l’abandon, elle sera finalement démolie dans les années 1970 après plusieurs siècles d’existence.
Le Christ en croix qui se trouve au dos de Ste Blandine était à l’intérieur de St Pierre aux Liens (plusieurs témoignages de Seilhois) et a été miraculeusement épargné de la destruction par la volonté d’une paroissienne et d’un prêtre. Parvenus jusqu’à nous, il existe également trois beaux objets se rapportant à St Pierre, derniers témoins de ce patrimoine religieux perdu.
Sources
- Monographie Abbaye du Mas Grenier
- Histoire du Languedoc
- Dictionnaire Gaffiot
- Histoire de Blagnac
Contact
Mairie de Seilh
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