A 1 kilomètre au nord de Seilh, route de Grenade, sur votre droite, suivre la voie en terre battue.
L’intérieur du Château ne se visite pas car il est toujours habité par son propriétaire, Henri de Roaldès-du-Bourg.
Toutefois, à l’occasion des journées du Patrimoine, le parc et les jardins sont ouverts au public.
Les origines
Les pages qui suivent sont issues du texte intégral du chapitre concernant le Château de Rochemontès dans l’ouvrage « Châteaux en Haute-Garonne » publié aux Editions Daniel Briand (Panayrac – 31280 Drémil-Lafage). Nous remercions l’éditeur, Daniel Briand, et les auteurs de ce livre, Guy Ahlsell de Toulza, Louis Peyrusse et Bruno Tollon qui n’ont pas hésité à nous donner l’autorisation de publier ces extraits.
« Il est difficile de remonter l’histoire au-delà de 1400. Au XIVe siècle, la puissante famille de Voisins, seigneur de Blagnac, aliène plusieurs terres nobles dont celles de Seilh. Au début du XVe siècle, Gérard de Chalvet, d’une famille originaire d’Auvergne, épouse l’héritière de la terre de Rochemonteix dont il devient le seigneur. Leur descendance conserve le fief jusqu’en 1661. Les Chalvet de Rochemonteix donneront de nombreux officiers aux Armées, occuperont des charges importantes au Parlement de Toulouse, une branche sera coseigneur, baron puis marquis de Merville ».
« En 1661, François de Chalvet, seigneur de la Rochemonteix, cède cette terre à Jean-Salvy de Lombrail, seigneur de Saint-Martin et trésorier général de France. Son fils, Jacques de Lombrail, seigneur de Rochemonteix et président des trésoriers de France à Toulouse, épouse en 1663 Marie de Riquet, fille du constructeur du Canal du Midi. Leurs fils Pierre-Paul de L’Ombrail, conseiller au Parlement, n’ayant pas de descendance, la seigneurie de Rochemonteix revient à leur fille Catherine qui avait épousé en 1684, au château de Rochemontès, Gabriel-Amable du Bourg, conseiller au Parlement de 1676 à 1715. Rochemontès est resté jusqu’à nos jours dans la famille Du Bourg.
Malgré l’absence de documents sur les origines du château, on peut supposer que les Chalvet ont dû faire édifier, peut-être dès le XVe siècle, une demeure seigneuriale sur leur terre Rochemontès dont ils tenaient à porter le nom.
Il n’en reste apparemment rien dans le château actuel qui présente tous les caractères de l’architecture du milieu du XVIIe siècle ».
L’actuel château
Entièrement bâti en briques, son plan se présente sous la forme d’un rectangle allongé cantonné de quatre tours carrées. Aux angles de sa façade Est, vers la Garonne, s’élèvent deux hautes tours à trois étages couverts de flèches pyramidales de maçonnerie ; elles contiennent à chaque niveau une petite pièce carrée à usage de cabinet et conservent quelques dalles de pierres percées de petites meurtrières canonnières. Aux angles de la façade Ouest, vers le parc, deux tourelles qui reposaient autrefois en encorbellement sur des culs-de-lampe, contiennent des latrines.
Si la façade Ouest est modestement traitée, celle de l’Est, ouverte sur les terrasses dominant la Garonne, est d’une austère noblesse. Possédant deux étages, elle est rythmée de cinq travées de fenêtres régulièrement espacées et dont les murs d’allège ont été abaissés et munis de balcons de ferronnerie au XIXe siècle. La travée centrale, qui correspond au vestibule, est surmontée d’un petit fronton semi-circulaire orné de trois sphères, la porte d’entrée, sommée du blason des Du Bourg, a été refaite au XIXe siècle.
Ces indices ne sont pas suffisants pour rétablir si le château actuel est l’oeuvre des Chalvet avant sa vente en 1661, s’il a été vendu inachevé à Jean-Salvy de Lombrail qui le terminera, ou bien s’il est entièrement bâti après 1661…
Dans les années 1680-1690, pour accéder à l’étage noble, on construit dans le fond du vestibule un vaste escalier de pierre à la stéréotomie soignée, qui n’est pas sans rappeler celui que cette même famille Du Bourg fait édifier en 1686 dans son bel hôtel toulousain de la Place Sainte-Scarbes. Jusque-là on devait vraisemblablement utiliser l’escalier de bois qui montait de fond en comble dans la partie Nord du château.
Au XVIIe siècle, peu après 1720, on installe une salle à manger dans l’ancienne salle basse au Nord du vestibule, décorée de stucs et d’une belle cheminée de marbre surmontée d’un miroir. Une cuisine et des communs seront bâtis autour d’une petite cour de service accolée au flanc nord du château ».
Le parc et les jardins
Le parc, soigneusement dessiné, possède de belles perspectives vers un val champêtre circulaire, une étoile d’allées, une chambre d’amour ou un cabinet de verdure.
La terrasse ornée de parterres et de fontaines en niches Louis XV offre une vue magnifique sur la Garonne, d’autres terrasses ont été emportées par les crues du fleuve ».
Autour du château
Au Sud du château sont la chapelle, les grands communs et les bâtiments d’exploitation des terres ; bordant le potager et le verger, longeant la belle allée conduisant au château, on a construit au milieu du XVIIe siècle une superbe orangerie où l’enduit jaune fait chanter la brique et dont la porte centrale s’orne d’un beau masque d’Hercule ».
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